UN DIALOGUE ENTRE LE CORPS AU MASCULIN ET LA VOIX HUMAINE AU FÉMININ.

Dans une centaine de billets qu’une coquette anonyme adresse à son amant se concentre un libertinage aussi sensuel que cérébral.  […] Ces lettres, savamment, montrent qu’elles cachent, se doublent d’une provocation au soupçon, à la jalousie du correspondant, comme on dose goutte à goutte un poison. […] La narratrice évoque Les liaisons dangereuses par sa volonté de connaître, de maîtriser et d’instrumenter les passions de l’autre. […] Au plus intime du désir dont elle laisse l’homme subir les ravages, la femme jouit de sa supériorité d’analyse capable de décapiter un corps. […] À force de donjuanisme pervers, la femme française ne pourra que récolter ses propres lettres. – Daniel Bougnoux

Un dialogue théâtral entre une actrice et un mime, à partir d'un roman, à partir de lettres entrecoupées de petites étoiles. Ces étoiles qui ponctuent chaque lettre d'Aragon-la femme nous plongent dans le silence du temps qui passe ; elles deviennent autant de prétextes pour montrer le délire surréaliste du mime. Mouvement surréaliste, ancré dans cette période d'effervescence et de remise en question, prémisse à l'intégration de différentes formes d'expression artistique, qui a vu naître le mime actuel. La femme française explore systématiquement la démarche artistique d'Omnibus, entre l'acte et le verbe, le vu et l'entendu.

Aragon écrit La femme française en 1923. Il y fait parler une femme avide de jouer à l'homme, de « draguer, de garder l'initiative dans les relations amoureuses ». Il y dépeint une revanche féministe, celle de la femme que la guerre a fait évoluer dans son identité et dans ses mœurs, qui a dû assumer, en l'absence des hommes, une bonne part de leurs tâches. Jean Asselin et Marie Lefebvre ouvrent cette histoire atypique pour mettre en scène la dialectique intime du corps au masculin et de la voix humaine au féminin.


Texte : Louis Aragon
Maîtrise d'œuvre : Jean Asselin, assisté de Marie Lefebvre
Distribution :
Pau Bachero et Louise Marleau

Scénographie :
Geoffrey Levine, assisté de Audrey Gaudet
Peinture scénique :
Jeremy Gordeneer
Costumes et accessoires : Sharon Scott
Couture : Denis Caron
Bande son :
Yves Daoust
Lumières :
Mathieu Marcil
Maquillage :
Florence Cornet
Coiffure :
Louis Bond
Postiche :
Rachelle Tremblay
Régie :
Geoffrey Levine
Régie de plateau :
Émilie Guérin
Direction technique :
Anne Plamondon
Techniciens :
Émilie Beaulieu, Olivier Chopinet, Marco Collin, Dominique Ithurriague, Marjorie Quessy et Félix Gamache
Direction de production :
Geoffrey Levine et Jean Asselin
Production :
Omnibus le corps du théâtre
Communications :
Jean-Sébastien Rousseau
Communications internes :
Émilie Guérin
Photographie :
Robert Etcheverry
Graphisme :
Gris Gris Design
Vidéo : Eddie Rodgers

Ce spectacle fut présenté à Espace Libre (Montréal, Québec) du 13 janvier au 7 février 2009

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