Vienne, 1790. Chanteurs et musiciens accordent
leurs cordes, acoustiques et vocales. La musique, sublime,
s’appuie sur une histoire trop simple où les
femmes, toutes les mêmes, sont infidèles à
leur homme. Les temps et les mœurs ont changé.
C’est du moins ce qu’on en dit ou ce qu’on
ose en montrer.
Montréal, 2006. Normand Forget propose
l’idée d’un opéra… muet.
Irrésistible ! Così fan tutte
sera désormais une ode au lyrisme charnel d’Omnibus.
Vingt-deux extraits inspirés d’une histoire d’amours
et de trahisons, servis par un quintette à vent et
deux couples de mimes. Tout en harmonie, corps et instruments
se mêlent pour une relecture étonnante, parfois
légère et irrévérencieuse mais
toujours sensuelle de l’œuvre de Mozart.
En 2001, le Centre d’art d’Orford
commandait aux mimes d’Omnibus un divertissement visuel
accompagnant un concert de Pentaèdre, qui a donné
le spectacle Ce que fait la musique. Les deux compagnies,
déjà fortes de plusieurs expériences
transversales à d’autres pratiques artistiques,
y conjuguaient pour la première fois leurs sensibilités
respectives aux formes et aux harmonies. Dans L’amour
est un opéra muet, elles s’aventurent dans
un domaine où le poids des corps dramatise la musique
impondérable.
Così fan tutte ou l’École
des amants…
Commandé à Mozart par l’empereur
Joseph II, l’opéra serait inspiré d’une
histoire vraie dont on parlait beaucoup dans les salons viennois
de l’époque : deux frères, sûrs
de l’attachement de leurs fiancées, font un pari
avec un vieil ami célibataire qui doute de la fidélité
féminine. Déguisé, chacun courtise l’amie
de l’autre. Les deux jeunes femmes ne résistent
pas longtemps. Reflet de l’instabilité et de
la fragilité de la nature humaine, Così
fan tutte est une comédie brillante, servie par
la musique incomparable de Mozart, alors au sommet de son
art.
Troisième fruit de la collaboration
exemplaire entre le librettiste Lorenzo Da Ponte et Mozart,
Così fan tutte n’est pas basé
sur une source littéraire. Le livret, original, s’inscrit
dans la lignée des « comédies érotiques »
en vogue au XVIIIe siècle : la tension entre la
sagesse et l’assouvissement du désir en est le
sujet. Merveille d’équilibre et de raffinement,
cet opéra semble bâti selon une ordonnance toute
classique, mais ce n’est qu’apparence : la
subtilité de l’œuvre réside dans
un détournement de toutes les règles de symétrie.
Le coup de sonde dans la perversité de l’âme
humaine est profond. Opéra décrié au
XIXe siècle, Così fan tutte a dû
attendre le XXe siècle pour retrouver sa juste place.
La richesse des discours musicaux et théâtraux
imbriqués l’un dans l’autre rendent en
effet son interprétation inépuisable.
D'après le livret Cosi fan tutte de Lorenzo da Ponte
Maîtrise d'œuvre : Jean Asselin
Direction musicale : Normand Forget
Distribution : Jean Asselin (homme de service),
Sylvie Chartrand (fille de 18 ans), Mariane Lamarre (fille
de 17 ans), Christian LeBlanc (homme de 20 ans), Martin Vaillancourt
(homme de 19 ans) et Danièle Bourget (flûte), Martin Carpentier
(clarinette), Normand Forget (hautbois), Mathieu Lussier (basson)
et Louis-Philippe Marsolais (corr)
Scénographie : Stéban Sanfaçon
Peinture scénique : Catherine Tousignant
Accessoires et costumes : Sarah Balleux
Musique : Ensemble Pentaèdre
Direction musicale : Normand Forget
Chant : Natalie Petrarca
Lumières : Régis Guyonnet
Maquillage : Melina Di Cristo
Coiffure : André Duval
Régie : Régis Guyonnet
Techniciens : Jean-Sébastien Auclair, Ève
Champagne, Charles de Lorimier, Scott Drysdale, François Morin,
Éric Poulin, Sylvain Ratelle et Denis Ségala
Direction de production : Lyne Thériault
Production : Omnibus le corps du théâtre
en collaboration avec l'Ensemble Pentaèdre
Communications internes : Michelle Chanonat
Photographie : Robert Etcheverry
Graphisme : Gris Gris Design
Ce spectacle fut présenté
à Espace Libre (Montréal, Québec) du
13 février au 3 mars 2007
| cahier
de presse |
|
retour à la théâtrographie | |