Dans cette Rome où la grâce n’existe pas, seule demeure la vengeance. Titus, le héros, fait sans états d’âme pencher la balance du côté de la tradition au mépris des valeurs humaines et du pardon. La tragédie de Titus Andronicus en cherchant les limites de l’endurance humaine, entretient l’inconfort entre la pitié et la répulsion; et, devant l’énigme insondable du mal, nous laisse déchirés entre le désir de comprendre et la peur de savoir.

Œuvre de jeunesse (en 1589, le barde a 25 ans), Titus flatte le voyeurisme de l’époque par la débauche de violence et de cruauté. L’horreur y est agencée dans un style verbal et visuel consommé. L’atrocité de l’intrigue et la mise en valeur de la souffrance, exactes et crédibles, sont révélées par l’art comme elles sont aujourd’hui banalisées par les média.

Titus, tragédie de la vengeance, se déroule dans une Rome pré-chrétienne; impossible à dater, la pièce est manifestement païenne. Par sa ritualisation de l’horreur, d’autant plus effroyable de froideur et de formalisme, cette œuvre adaptée à notre époque, invite à nous inquiéter et nous indigner de la résurgence atavique de la violence, et de la fascination qu’elle opère.

Toutes les tragédies impliquent l’abus par des personnes humaines d’une puissance et d’un pouvoir excessifs que notre lâcheté leur a consentis. L’artifice théâtral fait œuvre de résistance à ces dérives, les dénoncent en en révélant les intentions et le sens.


Texte : William Shakespeare
Mise en scène : Jean Asselin
Distribution : Jean-Baptiste Asselin-Boulanger (le jeune Lucius, Mutius, Martius, Valentin et un Goth), Jean Boilard (Saturnius, Martius et un juge), Daniel Desputeau (Bassianus, Quintus, Aemilius, Caius et un seigneur romain), Philippe Ducros (Lucius, un sénateur, Martius et Publius), Sophie Faucher (Tamora et un tribun), Emma Haché (Lavinia, Sempronius et un Goth), Christian LeBlanc (Démétrius, Quintus, un prince Goth et un sénateur), Didier Lucien (le Maure Aaron), Denis Mercier (Titus Andronicus et un tribun) et Isabelle Pastena (la nourrice et un capitaine)
Scénographie : Charlotte Rouleau
Construction du décor : Atelier L'Établi
Peinture scénique : Charlotte Rouleau, Caroline Alder, Josée Dumas et Marie-Claude L'Heureux
Création de la frise murale du hall : Jean Faucher
Costumes : Jaber Lutfi
Direction de production des costumes : François Barbeau
Assistance et réalisation aux costumes : Marie-André de Courval et Jessica Martin
Couture : Elizabeth Cognard et Lise Danis
Accessoires : Jaber Lutfi
Asisstance et réalisation des accessoires : Rosanne Robitaille, Nadine Guesdon et Sarah Michetti
Son : Éric Forget
Lumières : Mathieu Marcil
Régie : Stéphanie Capistran-Lalonde
Direction technique : Réal Dorval
Techniciens : Jean-Sébastien Auclair, Geneviève Côté, Charles de Lorimier, Richard Delorey, Christian Gagnon, François Morin et Émilie Voyer
Direction de production : Réal Dorval
Production : Omnibus le corps du théâtre
Communications : Alain Labonté
Communications internes : Hélène Legault
Photographie : Robert Etcheverry
Graphisme : Gris Gris Design

Ce spectacle fut présenté à Espace Libre (Montréal, Québec) du 28 février au 25 mars 2006

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